Le Grand Turc Et La République De Venise
de Sylvie Goulard
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Sobre o livro
Les gouvernements de l'Union européenne ont ouvert avec la Turquie des négociations ayant pour but son adhésion. Faute de débat public sur le principe de cette adhésion, la démocratie a été bafouée. De plus un risque majeur a été pris : faire aux Turcs des promesses que les populations n'ont guère envie de tenir. Les Français, en majorité défavorables à cette perspective, s'interrogent. Où seront en définitive les frontières de VUE ? Quelle Union européenne bâtissons-nous ? Une entité forte, intégrée, capable de se faire respecter dans le monde ? Ou l'Europe minimaliste chère aux Britanniques ? Restera-t-il demain dans l'Union des politiques communes, porteuses de solidarité, ou auront-elles été bradées en raison de l'entrée d'un pays immense, très peuplé et - pour longtemps encore - fort pauvre ? Tout se passe comme si les gouvernants et la Commission n'avaient pas compris le message des deux référendums négatifs du printemps 2005 en France et aux Pays-Bas. Leur attitude défie le bon sens. Surtout lorsque les Turcs refusent de reconnaître l'un des vingt-cinq États de la famille européenne, Chypre, et bâillonnent ceux qui osent dire la vérité sur le génocide arménien. C'est à la France de susciter une prise de conscience pendant les négociations d'adhésion. Pour respecter la démocratie et rester fidèle à l'esprit européen, il n'est jamais trop tard. Sylvie Goulard enseigne à Sciences-Po (Paris) et au Collège d'Europe (Bruges) ; elle est spécialiste de l'Allemagne et de l'Europe. Elle a passé trois ans à la Commission européenne entre 2001 et 2004. Pour cet ouvrage, elle a reçu le prix du Livre pour l'Europe 2005.