Corinne Poirieux

Pour découvrir la ville autrement, rien de tel que de tirer le fil de la soie à Lyon. Lyon, capitale de la soie ? Qu'est-ce qu'un canut ? Pourquoi le marchand de soie est-il appelé à Lyon du nom de fabricant ? Que veulent dire ces mots pour tous ceux qui souhaitent en savoir davantage sur cette industrie qui fit la gloire de Lyon du XVIe siècle au milieu du XXe siècle ? Autant de questions que les nouveaux arrivants ou les touristes se posent, sans obtenir de réponse éclairée. L'importation de la soie, la fabrication d'étoffes, le commerce des tissus restent dans la mémoire collective lyonnaise. La Grande Fabrique a tant marqué la ville que celle-ci semble respirer encore au rythme de ses métiers, de ses révoltes, de ses fastes et de ses crises. Lyon est bien fille de la soie et ce lien intime est palpable à qui veut bien comprendre comment l'écheveau s'est constitué. Il devenait indispensable, tant la demande est grande, de conduire les visiteurs sur les lieux de la Soie à Lyon, là où la Grande Fabrique a modelé la ville, du quartier Saint-Georges à la Croix-Rousse, en passant par la Presqu'île, dans les pas des canuts, ces tisseurs aux mains d'or et d'argent, et dans ceux de leurs donneurs d'ordres. Voilà le résultat d'un décryptage, celui d'une époque révolue certes, car l'appellation « capitale de la soie » ne correspond plus à quelque aspect concret de l'activité lyonnaise, mais la présence tenace de ces attaches soyeuses, sur toute la ville et ses environs, autour de Tarare, Bourgoin-Jallieu et Saint-Etienne, permet de tout savoir et bien comprendre. Et puis, parce que la soie à Lyon ne relève pas seulement d'une histoire passée, celle des techniques séculaires, les vitrines de la soie, où qu'elles se situent, perpétuent la tradition de ces tissus qui font rêver, de ces étoffes de la Haute Nouveauté et de la mode, de ces couleurs chatoyantes à nulles autres pareilles. Pour la première fois sont réunies dans un guide toutes les approches utiles pour ne pas perdre le fil.